Volume 4, numéro 4, automne 2013
Danielle Blondeau
Cette année, l'Ordre régional des infirmières et infirmiers de Québec (ORIIQ) a innové en offrant à ses membres la possibilité d'assister à une formation accréditée après son Assemblée générale annuelle (AGA). Sous la forme d'un souper-conférence, la lauréate 2012 du prix Rachel-Bureau, Danielle Blondeau, a entretenu l'assemblée sur le thème « L'aide médicale à mourir : une nouvelle expression pour désigner l'euthanasie? ».
Madame Blondeau a fait état de la question de l'euthanasie au Québec, au Canada ainsi qu'ailleurs dans le monde. Au Canada, selon le Code criminel, l'euthanasie demeure illégale et est considérée comme un homicide passible de prison. Même si elle est bien encadrée par la Loi, l'euthanasie semble être pratiquée par certains et parfois, ce qui est le plus troublant, sans le consentement de la personne! Madame Blondeau a expliqué ce qu'est la « sédation palliative », soit l'administration de médication sédative dans le but de réduire l'état de conscience de la personne en phase terminale. Selon quelques résultats d'une étude, il appert que les participants questionnés étaient ambivalents : ils semblaient avoir une attitude positive par rapport à cette pratique si elle cible la douleur physique alors qu'ils avaient une attitude plus négative si elle vise la douleur existentielle. À ce sujet, plusieurs questions peuvent être soulevées. Est-ce que la sédation palliative est une forme déguisée d'euthanasie? Est-elle banalisée? Ce qui est certain, c'est qu'une réflexion s'impose : est-ce que l'aide médicale à mourir est compatible avec la philosophie des soins palliatifs? Rappelons que les soins palliatifs, selon Mme Blondeau, améliorent la vie, soulagent la douleur et n'accélèrent ni ne repoussent la mort. Ils permettent de vivre aussi activement que possible jusqu'à la mort. Donc, la sédation palliative peut-elle être compatible avec cette philosophie? Mme Blondeau a suscité la discussion en présentant différents arguments et pistes de réflexion.
Devant la réaction des participants, il est clair que cette nouvelle activité de formation continue a suscité un grand intérêt et sera certainement reprise lors de l'AGA 2013.
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